La Maison hantée, texte de Shirley Jackson, mise en scène de Flora Milliet

La Docteure Montague, passionnée par l’analyse des manifestations surnaturelles, loue Hill House afin de publier un essai sur « les causes et les effets des perturbations
parapsychologiques dans une maison que beaucoup déclaraient “hantée” ».

Ladite demeure en effet ne manque pas d’impressionner : « Hill House, seule et maladive, se dressait depuis quatre-vingts ans à flanc de colline, abritant en son sein des ténèbres éternelles. Les murs de briques et les planchers restaient droits à tout jamais, un profond silence régnait entre les portes soigneusement closes. Ce qui déambulait ici, scellé dans le bois et la pierre, errait en solitaire. »

Passionnée de fantastique, Flora Milliet regrette l’absence de ce genre (pourtant éminemment « théâtral ») sur les planches. Aussi décide-t-elle après avoir découvert la série The Haunting, initialement fondée sur le roman de Shirley Jackson, d’adapter l’ouvrage à la scène. Fidèle à l’ambivalence du texte, elle cultive l’illusion par un savant usage de l’espace scénique : difficile pour le public de distinguer chimère et réalité. Pris dans les filets de cette Maison hantée, il en ressort transi, étourdi, transporté.